Rassurez-vous, je ne vous propose pas un autre article sur Vincent Lacroix ou les autres bandits en cravate du même acabit. Quoiqu'en matière de « petits vites », ils sont plutôt difficiles à battre ! Je n'ai pas non plus l'intention de mettre mon grain de sel au débat en cours sur la vitesse des défenseurs du Canadien. Je ne m'intéresse pas tellement aux sports, sauf pendant les séries éliminatoires, si le Canadien y participe et a une certaine chance d'y faire bonne figure. Vous devinerez que je n'ai pas beaucoup regardé le hockey ces dernières années !
Mais nous dérapons... Non, vous l'aurez plutôt deviné, mon premier sujet du mois porte sur la vitesse. Tout d'abord, d'un point de vue technique, nous ferons le point sur notre usage d'internet. Saviez-vous, par exemple, que le Canada se place au cinquième rang mondial quant au pourcentage des foyers disposant d'un accès Internet haute vitesse ? Soixante-neuf pourcent des foyers canadiens sont ainsi connectés au Web. Et d'ici à 2013, il est projeté que ce pourcentage grimpera à quatre-vingt-un pourcent, plaçant le Canada au troisième rang ! Dans un pareil contexte, nous comprenons mieux les récriminations des habitants de régions éloignées des grands centres qui ne disposent pas de connections rapides. Avec la richesse du contenu multimédia formant le Web d'aujourd'hui, ils doivent en effet trouver le temps plutôt long s'ils ne disposent que de connections lentes. Dans l'état actuel du Web, de telles limites technologiques constituent une barrière pratique au simple accès à Internet. Souhaitons que ce problème soit résolu le plus tôt possible.
L'accès à haute vitesse à Internet deviendra donc de plus en plus une norme mininale, dans les pays industrialisés du moins. Car n'oublions pas les grandes disparités observées entre les pays en matière de développement informatique, et de fossé technologique qui se creuse entre les pays plus et moins développés. Mais en Occident, certains prennent la chose suffisamment au sérieux pour légiférer et stipuler un droit légal de chaque citoyen à disposer d'une connexion à haute vitesse. La Finlande vient de rejoindre à ce chapitre la Suisse et l'Estonie, ajoutant même la gratuité à l'équation. Chaque finlandais disposera donc bientôt d'un accès à Internet haute vitesse gratuit, leur gouvernement souhaite ainsi faciliter les communications avec ses citoyens et renforcer le développement du secteur technologique dans le pays.
« Eh ! Oh ! Pourquoi tu cours comme ça ? »
Donc, la vitesse est à l'honneur en notre 21e siècle. Plus question de patienter pendant que nos textes ou images se composent à l'écran un pixel à la fois. Quant à l'ordinateur super-rapide que vous venez d'acheter aujourd'hui, il vous paraîtra lent comme une tortue demain. Cette culture de la vitesse à tout prix finit par déteindre sur nos activités courantes et par nous faire perdre tous les bénéfices que nous espérions tirer de la révolution technologique. Car au lieu de laisser travailler ses ordinateurs, l'humain cherche à courir à la vitesse de leurs processeurs à double-coeur, alors que lui n'en a malheureusement qu'un seul. Pas étonnant que notre société moderne bouffe ses membres à coups de burn-out ou tente de les engourdir à force d'alcool, de drogues ou d'antidépresseurs.
Nous avons tous, je le crois, une réflexion à faire. Par exemple, pourquoi un notaire devrait-il exposer inutilement sa responsabilité en essayant de débourser les fonds d'une vente à la vitesse de l'éclair, uniquement parce que la publication électronique lui retourne un résultat positif dans les vingt-quatre heures ? Est-ce que la rapidité de notre système de publicité foncière fait disparaître les délais normaux de compensation des chèques et des traites bancaires qui ont servi à financer la transaction ? Pourquoi voudrait-il se transformer en bouclier humain de l'ère technologique en prenant sur lui la sécurité d'un système dont les tenants et aboutissants lui échappent ?
Respirons par le nez, comme disait l'autre. La rapidité des nouveaux outils de communication ne doit pas nous faire perdre de vue l'importance des services que nous sommes appelés à rendre et même, fondamentalement, notre qualité de vie, qui est garante de la tranquillité d'esprit qui ne peut que nous faire travailler mieux. Contrairement à la bonne pratique, la vitesse n'est pas un but en soi.
Facebook, Facebook, Facebook
La vie virtuelle en temps réel que nous connaissons aujourd'hui relève en grande partie de l'importance grandissante sur le Web des réseaux sociaux, Facebook en tête. L'imbrication de ce dernier dans le tissu social soulève quotidiennement toutes sortes d'interrogations et de problématiques nouvelles. Par exemple, saviez-vous qu'une Américaine vient d'être condamnée à un an de pénitencier pour avoir envoyé un « poke » sur Facebook ? Dans la vision de Facebook, envoyer un « poke » équivaut à taper sur l'épaule de quelqu'un dans la vraie vie. Aucun mot n'est échangé, et le geste peut équivaloir à une salutation, à un encouragement, etc. Mais il peut aussi avoir un sens plus menaçant selon les circonstances, par exemple si le gentil tapotement provient d'un créancier impayé ou de l'ex de votre nouvelle flamme...
Sur le site, le destinataire sera simplement informé qu'un autre usager lui a envoyé un poke. Donc qu'il le salue, pense à lui ou a visité sa page, l'intention réelle demeurant généralement comprise que par les personnes impliquées. Or, un tribunal américain vient d'associer le fait d'envoyer un tel signal sur Facebook à du harcèlement et à un bris de conditions. L'expéditrice du « poke » étant, il faut le dire, sous le coup d'un ordre de protection de la cour lui interdisant de communiquer avec la destinataire. Le « je pense à toi » sous-jacent au « poke » en question ayant ici été considéré comme menaçant et défiant les injonctions du tribunal. Le Web est vraiment entré dans les moeurs... Intéressant, non ?
À la prochaine chicane...
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